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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

mercredi 17 mars 2010

Le 1er Régiment de Chasseurs d’AFRIQUE, l’exploitation de la percée

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L'EXPLOITATION DE LA PERCÉE PAR LA BRIGADE JOUINOT-GAMBETTA

En 1918 l'Armée Française d'ORIENT prépare son Offensive contre le Front bulgare. La Cavalerie regroupée dans la plaine de KARADJOVA participe à la mise en place des munitions jusqu'aux positions avancées de l'Infanterie, par des pistes de montagne qui harassent les chevaux. Cette Offensive, débutant le 15 Septembre 1918 par la rupture du Front, allait se poursuivre par des opérations de Cavalerie qui constituent le plus brillant exploit de cette Arme pendant la Grande Guerre. Pour la commodité de l'exposé on les décompose en 4 phases :
— Une marche rapide jusqu'à PRILEP (21-23 Septembre) ;
— Des manoeuvres de débordement de PRILEP à ZAJECAR, au cours desquelles la Cavalerie fait tomber des résistances d'arrière-garde et intercepte l'arrivée des renforts (23 Septembre - 19 Octobre) ;
— Une poursuite menée jusqu'au DANUBE (19-23 Octobre) ;
— Une couverture le long du DANUBE, en attendant que l'Infanterie rejoigne (23 Octobre - 11 Novembre). L'ensemble de ces opérations représente une chevauchée ininterrompue de deux mois, de la MÉDITERRANÉE au DANUBE.

a) La Prise de PRILEP

Le 1er Chasseurs fait Brigade avec le 4e Chasseurs et le 1er Spahis Marocain sous les ordres du Général JOUINOT-GAMBETTA. Il quitte son bivouac le 12 Septembre et atteint le front le 22.
« Un magnifique clair de lune permettait heureusement de trouver son chemin pour effectuer la traversée des lignes italiennes et bulgares, qui constituaient un véritable dédale d'obstacles infranchissables à la Cavalerie sur une profondeur de plusieurs kilomètres entre le pont de NOVAK et le village de DÉDEBAL, formant un enchevêtrement de réseaux de fils barbelés et de Tranchées dont quelques-unes, dans les lignes bulgares, atteignaient 3 mètres de profondeur. »
« II fallut un travail acharné de toute la nuit pour permettre au Régiment d'atteindre, à 5 heures 30, les ruines de DÉDEBAL qui brûlaient encore. »
« Pendant toute la nuit, l'horizon s'illuminait à chaque instant de lueurs d'incendies ou d'explosions échelonnées jusqu'à la BABOUNA, éclairant par moments de grands espaces de montagnes, comme une aurore de victoire. »
« A 11 heures, le Régiment serrait sur son avant-garde à DOERNZEVO pour manger, en attendant les compte-rendu des reconnaissances poussées au jour sur PRILEP. Pendant que nos chevaux, abrités des avions, faisaient leur repas d'avoine dans les logements abandonnés par les Chasseurs à Pied allemands, nous visitions les installations soignées de nos ennemis, qui avaient été quittées avec la plus grande hâte comme en témoignait le désordre régnant partout. Sauf les armes et les munitions, tout était resté sur place, et les habitants faisaient déjà main basse sur ce qu'ils pouvaient emporter. »
« Au moment où les Officiers mangeaient hâtivement le « singe traditionnel », le Général FRANCHET d'ESPEREY arrivait en automobile et nous proposait gaiement de dîner à PRILEP et de déjeuner à USKUB le lendemain. On comptait bien sur le dîner mais le déjeuner d'USKUB paraissait plus long à préparer ».
Une reconnaissance du Capitaine De VILMORIN opérant vers l'Ouest en liaison avec un Escadron italien arrive déjà à 6 kilomètres de PRILEP et ramène quelques prisonniers.
Vers 15 heures, après d'autres reconnaissances, le Régiment atteint PRILEP derrière la patrouille du Lieutenant CAYLA qui ayant poussé en avant avec six Cavaliers, n'avait trouvé les abords ; gardés que par des traînards plus ou moins débandés. Conduisant alors sa patrouille avec prudence, par des chemins défilés, vers le centre de la ville, et trouvant les faubourgs sud à peu près déserts, il avait pénétré brusquement jusqu'à l'Hôtel de Ville. »
« Les habitants, surpris par l'irruption de ces six Chasseurs qu'ils n'attendaient pas si tôt et apprenant que c'étaient des Français, se précipitent vers eux en poussant des « Viva », enlèvent l'Officier de son cheval et le portent en triomphe sur l'escalier de la Mairie, pendant qu'à l'autre bord de la ville les derniers Allemands et Bulgares s'enfuient vers la BABONNA.
A ce moment arrivait par une autre direction l'Escadron Divisionnaire du Capitaine MOUSSEY. Échappant aux manifestations de la population, CAYLA reprenait sa mission pour se porter à VAROS, où il faisait quelques prisonniers et restait en observation malgré les obus de gros calibre tirés du haut des pentes de VAROS sur ses Cavaliers et sur les Escadrons qui accouraient ».


Source Historique du 1er Régiment de Chasseurs d’AFRIQUE
Avec l’aimable autorisation de Jean-Luc DRON
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