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NOUVELLE MISE A JOUR LE 15 avril 2014

samedi 6 février 2010

56e R.I. en Champagne

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Champagne 1915. – La mort d’un chef.

L’offensive de Champagne du 25 septembre se déroulant victorieusement, le 56e est relevé avec la division le 27 septembre pour exploiter le succès. Transporté par chemin de fer, puis par automobiles à Somme-Tourbe, il occupe, le 4 octobre, les tranchées de première ligne à cheval sur la route Tahure-Sommepy à contre-pente. Le 6 octobre au matin, le régiment attaque les tranchées de Vistule et de Pologne avec les 3e et 1er bataillons en tête. Les unités débouchent avec entrain, mais elles ont à peine franchi la crête que se dresse devant elles un solide réseau intact couvrant une puissante organisation parfaitement défilée. Les compagnies d’assaut sont littéralement décimées par un feu violent d’infanterie. La 11e compagnie réussit à pénétrer dans la première ligne allemande, mais prise sous le feu de grenades, elle ne peut s’y maintenir ; la 12e compagnie, elle n’a pu progresser.
La résistance de l’ennemi s’est montrée également solide sur tout le front de l’armée. Le lendemain 7, dans l’après-midi, l’attaque est reprise avec les mêmes objectifs : les efforts doivent se porter principalement sur un fortin véritable nid de mitrailleuses d’où, la veille, étaient partis les feux qui ont fait échouer l’attaque. Il est enlevé par les 9e et 12e compagnies ; mais la progression au-delà par les boyaux est bientôt arrêtée par les grenadiers ennemis.
Dans la matinée du 8 octobre, le lieutenant-colonel Duchet, en allant inspecter le terrain conquis, est mortellement blessé par un éclat d’obus. Sa mort jette la consternation dans son régiment dont il avait su rapidement gagner la confiance et l’estime : sa bravoure, son énergie, sa haute intelligence, son caractère faisaient véritablement de lui un chef. Il est cité à l’ordre de la IIe armée, n°43. Le général Petain, commandant le IIe armée, cite à l’ordre de l’armée : Le lieutenant-colonel Duchet (Etienne), commandant le 56e R.I.

« Chef de corps qui, depuis le début de la campagne, tant au 15e bataillon de chasseurs à pied qu’au 56e R.I., a donné à tous le plus bel exemple, toujours au premier rang, a conduit un régiment à l’assaut les 6 et 7 octobre. A été tué le 8 au matin au moment où il reconnaissait le terrain conquis. »
Le régiment, provisoirement commandé par le commandant Fisher, passe, le 15 octobre, sous les ordres du colonel Delaunay, venu du 29e R.I. Au 1er bataillon, le commandant Godard remplace le commandant Hayotte blessé.
Le 2 décembre ; le 56e est relevé du secteur ouest de Tahure et le 11 quitte la région. A la suite des affaires de Champagne, le 2e bataillon est cité avec le motif suivant à l’ordre de la division n° 85, en date du 16 novembre 1915.
« 2e bataillon du 56e R.I., sur les lignes avancées, du 23 octobre au 10 novembre, a poursuivi avec la plus grande activité les travaux d’aménagement du secteur qu’il occupait, sous l’énergique impulsion de son chef, le commandant GAUDRY, sans souci d’un bombardement parfois violent.»

Bien d’autres exploits, soit collectifs, soit individuels ont été accomplis ; la plupart sont restés dans l’ombre, quelques-uns uns plus caractéristiques ont été tirés de l’oubli et leurs auteurs ont eu les honneurs d’une citation à l’ordre de l’armée :
Officiers tués en entraînant leurs hommes à l’assaut, comme les sous-lieutenants Decour (Pierre), de la 1re compagnie, Bonnet (Georges) ; soldats admirables de bravoure, de dévouement, d’entrain, de ténacité comme l’adjudant Badeau, médaillé militaire pour avoir, au moment de l’explosion inattendue d’un fourneau de mine allemand, enrayé le mouvement ennemi en faisant exécuter un feu nourri avant la chute complète des projectiles de pierre et en rétablissant immédiatement le barrage qui venait de sauter, et qui ensuite est allé en plein jour en terrain découvert et malgré les balles secourir et ramener un de ses hommes qui avait été projeté par l’explosion à 50 mètres des lignes allemandes.
Le soldat Swatverger (Lucien), qui, dans des circonstances identiques, a accompli le même acte de camaraderie et de dévouement.
Infirmiers inlassables, sans peur et sans reproches et les infirmiers Gaulard (Jean-Baptiste) et Genevois (Joseph) qui sont allés ramasser un blessé sous un violent bombardement et à l’observation qu’il y avait du danger, ont répondu :
« Il le faut, c’est pour un blessé. » Ont été tués tous deux en accomplissant leur mission de sacrifice. Le brancardier Brunet (Edmé), de la 4e compagnie, qui avait accompagné les deux infirmiers Gaulard et Genevois, a été tué en même temps qu’eux.

Source : 56e Régiment d’infanterie, Historique anonyme. Nancy, Berger-Levrault
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